BAH VOYONS – « C’est en donnant plus de droits aux LGBT que l’on fera baisser durablement l’homophobie ». Rien ne vous choque dans cette phrase ? Décryptage.
Ce matin, jeudi 17 mai, Joël Deumier, président de SOS Homophobie, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Alors que le journaliste lui demande si « la France a toujours du mal a accepter les homosexuels », il répond tout d’abord en parlant du rapport de SOS Homophobie 2018, sur les actes homophobes en France. Nous avons déjà parlé de ce rapport de SOS Homophobie et ne nous attarderons donc pas sur le peu de crédibilité qu’il faut y porter.
Non, ce qui nous intéresse, cette fois-ci, c’est la suite de sa phrase (à partir de 00’58).
Après avoir donc rappelé que, selon le rapport de SOS Homophobie, on constatait une augmentation de près de 5% d’actes homophobes et une augmentation de près de 15% des agressions physiques en 2017, il conclut donc :
Et surtout, on remarque que plus on donnera de droits aux LGBT, aux homosexuels, plus ils seront inclus dans la société et plus l’homophobie va durablement et profondément reculer. Donc il faut donner des droits supplémentaires, je pense au mariage, il y a 5 ans, l’adoption… »
On remarque donc trois choses.
Tout d’abord que le président de SOS Homophobie se sert d’un rapport plus ou moins bidon qu’il a lui-même rédigé avec ses équipes pour servir les revendications politiques de son association. L’objectivité et l’honnêteté intellectuelle sont en PLS.
Ensuite, il utilise les victimes d’actes homophobes pour ses revendications. Ça, ça s’appelle de la récupération politique, et généralement, quand ses opposants le font, Joël Deumier et SOS Homophobie n’aiment pas trop trop ça.
Enfin, en disant qu’en « donnant plus de droits, l’homophobie reculera », Joël Deumier sous-entend, comme à son habitude, que les personnes qui s’opposent aux réformes qu’il défend (telles que le mariage homosexuel, l’adoption pour les couples homosexuels, la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes ou encore la pratique des mères porteuses), sont, au fond homophobes. Cet argument est assez classique pour décrédibiliser son adversaire, mais montre bien la pauvreté argumentaire de ces mouvements.
Finalement, on est donc en droit de se demander si Joël Deumier et SOS Homophobie s’intéressent vraiment aux victimes d’actes homophobes… ou si le rapport qu’ils éditent n’est en réalité là – et encore plus en cette année d’Etats Généraux de la Bioéthique – seulement pour demander toujours plus de choses et porter toujours plus loin leurs revendications.
Mais, évidemment, le politiquement correct nous interdit de poser la question. Alors nous ne la poserons pas…